Aucune autre citadine de série n’a jamais abrité un moteur V6 en position centrale arrière sur sa version de production. La Clio 2 V6 phase 1, assemblée entre 2000 et 2002, a bousculé les conventions d’ingénierie automobile françaises, en réunissant une architecture de propulsion et une puissance de 226 chevaux dans une carrosserie habituellement dédiée au quotidien.
L’industrialisation a nécessité l’intervention du carrossier TWR en Angleterre, loin des chaînes classiques de Renault. Ce modèle, produit à moins de 1600 exemplaires, se distingue aussi bien par ses performances inattendues que par sa rareté sur le marché actuel.
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Plan de l'article
- Clio 2 V6 phase 1 : pourquoi cette Renault fascine encore aujourd’hui
- Un projet audacieux : comment la Clio V6 a bouleversé les codes de la citadine sportive
- Fiche technique et sensations de conduite : ce que révèle l’expérience derrière le volant
- L’héritage de la Clio V6 dans l’histoire de Renault et des sportives compactes
Clio 2 V6 phase 1 : pourquoi cette Renault fascine encore aujourd’hui
La Renault Clio V6 phase 1 exerce toujours une attraction particulière, vingt ans après son lancement. Son audace mécanique et sa posture à rebours des habitudes en font une énigme fascinante. Fruit d’une mutation radicale de la Renault Clio II, modèle populaire s’étant écoulé à des millions d’exemplaires et sacrée voiture de l’année en 1991, cette version extrême, assemblée par TWR en Suède, chamboule les repères habituels de la citadine. Ici, Renault fait sauter la banquette arrière pour y loger un V6 3.0 litres de 230 chevaux en position centrale. Ce choix s’inscrit dans la lignée de la mythique Renault 5 Turbo, référence absolue des sportives compactes des années 1980.
Pour mieux cerner son exclusivité, quelques chiffres et faits marquants s’imposent :
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- La phase 1 a été produite à environ 1600 exemplaires entre 2000 et 2002
- Le développement a été confié à TWR (Tom Walkinshaw Racing), loin des méthodes industrielles classiques
- Le moteur, issu de la collaboration Renault-PSA, se retrouve en position centrale arrière et la voiture passe en propulsion
La Renault Clio V6 ne se résume pas à une simple fiche technique musclée. C’est une vision atypique de l’automobile hexagonale, où la passion d’ingénieur prend le pas sur la logique de production. Sa silhouette élargie, ses ailes marquées et son châssis sur-mesure la distinguent de toutes les autres voitures sport de la marque. En 2000, la phase 1 débarque en véritable ovni : un modèle construit à la main, pensé pour ceux qui veulent vibrer au volant, loin des compromis du segment B.
La rareté, la radicalité des choix, et le mythe qui entoure cette version continuent d’alimenter sa cote sur le marché de l’automobile de collection. La Clio 2 V6 phase 1 s’est hissée au rang de collector, incarnation d’une époque où Renault se permettait de prendre des risques, fidèle à l’esprit des constructeurs amoureux du sport et de l’innovation.
Un projet audacieux : comment la Clio V6 a bouleversé les codes de la citadine sportive
La Renault Clio V6 ne trouve pas son origine dans une envie de simple relooking. L’idée, portée par Louis Schweitzer, patron de Renault à l’époque, a pris forme au sein des équipes Renault Sport. Ici, la logique industrielle s’efface : tout commence par un défi technique fou, installer un V6 en position centrale arrière, retirer les places arrière, transformer une citadine banale en machine à sensations. L’assemblage de la phase 1 est confié à TWR (Tom Walkinshaw Racing) en Suède, preuve d’une exigence d’expertise hors du commun.
Dès sa première apparition, en concept au Mondial de l’Automobile de Paris 1998 puis au Salon de Genève 1999, la Clio V6 frappe fort. Aucun rival, ni chez Peugeot ni chez Ford, n’ose franchir le même cap. Renault s’inspire de la légendaire Renault 5 Turbo et va plus loin : propulsion, V6 atmosphérique, carrosserie élargie, tout y évoque l’univers du rallye et de la compétition.
Renault Sport, en chef d’orchestre, vise la postérité : la Clio V6 doit figurer aux côtés des légendaires Clio Williams Renault ou des exclusives Renault Clio Trophy. À contre-pied des tendances, la Clio V6 privilégie la passion pure à la rentabilité. Pas de compromis, juste la volonté de marquer les esprits.
Face aux références de l’époque, BMW, Audi, Porsche, Renault propose bien plus qu’une série spéciale. La Clio V6 n’est pas un produit de marketing, c’est une déclaration d’intention. Une prise de risque, assumée, qui a laissé une trace indélébile dans l’univers des citadines sportives.
Fiche technique et sensations de conduite : ce que révèle l’expérience derrière le volant
Sous ses allures musclées, la Renault Clio V6 cache une architecture intégralement repensée. La banquette arrière disparaît au profit du V6 L7X/ES9J de 3,0 litres, monté en position centrale, une rareté sur le marché, directement héritée de la Renault 5 Turbo. Ce moteur, né d’une collaboration Renault-PSA, développe 230 chevaux pour la phase 1, et jusqu’à 255 chevaux sur la phase 2. En version Trophy destinée à la piste, la puissance grimpe même à 280 chevaux.
Voici quelques caractéristiques techniques à retenir :
- Le 0 à 100 km/h s’effectue en 6,4 secondes (phase 1)
- Transmission : propulsion, boîte manuelle à 6 rapports
- Poids contenu à environ 1 335 kg
- Production limitée : 1 600 exemplaires pour la phase 1, 2 822 toutes phases confondues
Derrière le volant, la position de conduite enveloppe le conducteur. Les commandes tombent naturellement sous la main. Au démarrage, le V6 gronde sans ménagement, l’ambiance est brute, sans artifice. Sur route, surtout avec la phase 1, il faut garder la tête froide : le train arrière, nerveux, ne laisse aucune place à l’approximation. Sur chaussée bosselée ou humide, les réactions peuvent surprendre ; la Clio V6 ne pardonne pas l’excès de confiance.
Mais la récompense est à la hauteur. Accélérations intenses, motricité délicate à gérer, direction précise : les sensations sont franches et immédiates. La phase 2, peaufinée chez Renault Sport avec le soutien de Porsche, corrige les défauts initiaux tout en conservant un caractère affirmé. À bord, le décor reste sobre, la finition fait parfois débat, et le tarif élevé à l’époque en a refroidi plus d’un. Pourtant, cette radicalité fait tout le sel de l’expérience, loin des standards maison ou des productions BMW, Audi ou Ford.
L’héritage de la Clio V6 dans l’histoire de Renault et des sportives compactes
La Renault Clio V6 occupe une place à part dans l’histoire du constructeur. Issue d’un pari audacieux, elle symbolise une période où Renault savait bouleverser les codes du segment compact. Moteur central arrière, propulsion, places arrière sacrifiées : la Clio V6 tranche net avec les habitudes. Elle reprend l’héritage de la Renault 5 Turbo, tout en ouvrant une nouvelle voie à ces voitures sportives radicales dérivées de la grande série.
La Clio II, dont elle est issue, s’est imposée comme un best-seller avec plus de 5,6 millions d’exemplaires produits, une présence marquée sur les routes françaises et internationales, et des déclinaisons multiples : Clio RS, Campus, Mio, Symbol, Thalia. La V6, quant à elle, est restée confidentielle, avec seulement 2 822 exemplaires assemblés. Elle fascine, autant pour sa rareté que pour sa filiation technique avec la course.
L’influence de la Clio V6 s’étend aussi sur les circuits : la Clio V6 Trophy a animé des courses monotypes, perpétuant l’esprit compétition de la marque. En rallye, la base Clio II a permis à des pilotes comme Jean Ragnotti ou Simon Jean-Joseph de briller, tandis que la S1600 rivalisait avec Peugeot et Citroën en championnat. La Clio V6 signe une rupture dans la gamme Renault, mais elle renforce surtout, durablement, l’aura de la citadine sportive à la française.
Aujourd’hui, chaque exemplaire de Clio V6 croisé sur la route rappelle que l’audace, parfois, laisse des traces indélébiles dans le paysage automobile. Une silhouette improbable, un moteur iconique, et la certitude d’un pari gagné sur la monotonie.